Journée contre les violences faites aux femmes : à Valence, les femmes six fois agressées

Peut être une image de 7 personnes et plein air

Le 25 novembre dernier avait lieu la journée contre les violences faites aux femmes, un appel relayé localement par les institutions, toujours en recherche de pub, par des associations subventionnées généralement utiles pour gérer les dégâts du patriarcat mais trop tenues par les fonds publics pour dénoncer, mais également par le Witch Bloc Valence.

Une journée, en fait, qui s’est traduite par
une sextuple agression envers les femmes!

La première émana du conseiller municipal et communautaire Soulignac (LR), qui aura la brillante idée de vouloir mettre sur pied pour cette journée un événement dont le principe était simple (simpliste):

Prendre en photo les hommes qui disent ne pas battre leurs femmes pour les mettre à l’honneur à travers une expo de leurs portraits géants « d’hommes biens » dans les rues de Valence.
S’accaparer cette journée pour faire mousser des hommes (sur la seule foi de leurs déclarations en plus, évidemment), voilà une idée géniale, non?
Vouloir rendre hommage à des hommes juste parce qu’ils ne frappent pas leurs femmes, c’est déjà abérant, mais quand en plus c’est pour une journée comme celle-ci…
Ce génie de Soulignac, assurément très fier de sa connerie et sûr de sa supériorité car homme, et blanc, et nanti, et élu, s’est alors pris les réseaux sociaux dans les dents, tant son mépris patriarcal a choqué et énervé du monde, et il est alors contraint d’abandonner son idée toute pourrie, non sans s’étendre derrière dans une vaste pleurnicherie pitoyable, doublant son agression à l’encontre de cette journée lourde de sens d’un minable ouin ouin médiatique tout aussi agressif puisque cherchant à se faire passer pour une victime des femmes.
La réaction d’un homme blanc, nanti et cisgenre, homme de pouvoir de surcroît, vexé de s’être fait moucher par des gonzesses.
Quand on est con…

La journée venue, les institutionnels font leur animations gentillettes,
dans une indifférence quasi totale,
les (vraies) féministes mobilisent plus d’une centaine de personnes à la Fontaine

Peut être une image de 7 personnes et personnes debout

Rassemblement féministe de la Fontaine Monumentale

De son côté, le Witch Bloc a organisé, avec d’autres associations féministes, un rassemblement à la Fontaine Monumentale, avec affichage des prénoms des victimes de féminicides et la façon horrible dont bien souvent ses femmes ont été tuées, expo où il aurait été utile que cet imbécile heureux de Soulignac vienne jeter un oeil pour apprendre l’humilité et la décence, mais il était sans doute trop occupé à se lamenter sur son propre sort, le pauvre homme.

Vient alors la troisième agression, avec l’arrivée d’une douzaine d’hommes blancs (aucune femme avec eux!), tout de noir vêtus et cagoulés, portant une banderole tout aussi insultante que l’idée de génie de notre élu : « Nos femmes, premières victimes de l’immigration ».

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Les fils de bourges de Valence Patriote

Un slogan qui ne s’appuie sur rien de concret, évidemment, mais l’extrême-droite n’a pas l’habitude de s’embarrasser de détail et surtout pas d’honnêteté intellectuelle.
Le pire, c’est que quand on suit l’actualité glaçante des féminicides, on y retrouve une constante, celle de voir que les assassins sont très souvent issus des milieux d’extrême-droite (ils ont d’ailleurs bien souvent des armes) dans lesquels certains sont impliqués ouvertement, et les maris violents souvent issus de milieux virilistes (militaires, policiers, chasseurs etc).
Mais leur banderole, qui démarre par un magnifique « NOS femmes », superbe formule patriarcale, cherche surtout à exonérer les hommes blancs de leurs méfaits, la traduction en étant « se ne sont pas les français de souche qui violent et tuent nos femelles reproductrices ». Ben voyons.
Cela me rappelle un documentaire sur les néo-nazi américains vu dernièrement où on peut entendre un de leur leader déclamer carrément que « si les noirs violent les blanches, aucun blanc n’a jamais violé de femme noire ».
Et il y croit sans doute, les fachos ayant une forte propension à prendre leur délires pour des réalités.
En même temps, on peut dire qu’il y a une logique à ce qu’ils cherchent à dédouaner leurs compères machistes et violents, surtout quand il s’avère qu’ils sont souvent également des compagnons de lutte pour eux…
Venus faire de la provoc face à un rassemblement digne, cadencé par des temps de paroles poignantes, une Batucada féminine et des chants, ces tristes sires sont allé jusqu’à tenter de voler un objet (un parapluie) pour provoquer une échauffourée qui se soldera par deux blessé.es léger.es et l’éloignement de cette mauvaise troupe, avec l’aide de vigiles mobilisés pour la surveillance de la grande roue montée sur la même place. Un recul que les nazillons feront sans leur banderole qui leur aura été arrachée (par de faibles femmes, le faf, c’est plus ça de nos jours).
Mais blesser une femme lors de la journée contre les violences faites aux femmes, fallait oser.
Mais on le sait, un con ça se reconnait parce que ça ose tout.
Là, ils étaient une douzaine à participer à cette quatrième agression, carrément physique donc cette fois-ci!
Douze connards.
Un pack complet.

Puis vint la cinquième agression, avec cette fois dans le rôle des salauds les policiers municipaux, venus non pas pour protéger le rassemblement contre la douzaine d’hommes violents venus de l’extrême-droite, mais pour… tenter d’interpeller une manifestante qui a eu le toupet de taguer la fontaine!
Les fdo prétendrons avoir identifié la personne incriminée grâce aux caméras, gros pipeau qui ne trompera pas des militantes aguerries aux manœuvres délictueuses d’une flicaille jamais en reste pour écorner voir ignorer totalement la loi quand il s’agit d’emmerder du gauchiste, du bougnoule, de la gonzesse ou du pédé (liste non exhaustive).
Ils ont donc débarqués, selon leurs propres dires, suite à ce que les caméras de vidéosurveillance ont capté du tag, mais curieusement n’ont pas réussi à voir la douzaine de voyous cagoulés (mais de bonne famille, Génération Identitaire se sont surtout des fils de bourges, et filles aussi mais là y en avait pas) venus chercher la merde juste avant. Çà va? On a bien choisit son camp à la muni de Valence?
Heureusement, solidaires, les manifestant.es sont parvenu.es à « exfiltrer »  la jeune femme en question, les policiers ne réussissant qu’à mettre la main sur un sac qui ne leur sera d’aucune utilité.
Le tout quand même sous les regards des fafs qui, profitant de l’arrivé des flics, se sont tranquillement réinstallés un peu plus loin derrière eux – position dont ils raffolent visiblement, on aura aussi pu les voir durant les manifs anti-passe se regrouper en toute tranquillité à côté des FDO, y compris avec des barres de fer à la main – pour toiser les féministes.
Ca doit quand même être sympa de se sentir en toute impunité, voir protégés, non?…

Peut être une image de 1 personne

La banderole des horreurs en cours de réalisation. Plus d’une centaine de témoignages affreux et glaçants seront ainsi affichés. A mettre en perspective avec les ouin ouin des Soulignac et Thivolle…

 

Enfin, pour terminer cette journée en beauté, c’est le daubé (Dauphiné Libéré pour ceux qui connaissent pas) qui donnera le coup final, une sixième agression sous forme de tribune offerte aux fafs! En effet, les journalistes leur ont donné le droit de s’exprimer et de déverser leurs salades immondes dans un article complet, alors qu’en parallèle ce journal ne consacrera que quelques maigres lignes sur la mobilisation (la plus grosse de cette journée) qui aura pourtant rassemblée plus d’une centaine de personnes venus rendre hommage dans le respect et la dignité aux victimes du patriarcat.
Pour conclure, Endy Thivolle, le chef des zemourroïdiens locaux – qui se tenait en tête du groupe des fafs – nous aura lui aussi gratifié d’un joli ouin ouin dans la presse, comme son pote Soulignac (ils étaient sur la même liste LR aux municipales), parce que ces pauvre mâles dominants se sont pris des baffes.

Nathalie Kosciusko-Morizet va aller s'inscrire à Pôle ...Marek BK

 

 

1 comment so far ↓

#1 Witch Bloc Valence on 12.14.21 at 18h46

Hum… marcher dans la boue, c’est fatiguant, salissant, on risque de tomber voire de s’enliser. Le Witch Bloc préfère avancer et s’éloigner le plus rapidement possible des obstacles franchis sans se retourner. A quoi bon regarder en arrière, c’est en avant que nous allons.